Dans le monde entier, de nombreuses populations se trouvent confrontées à des pénuries d’eau douce. Pour répondre à cette problématique, on fabrique chaque année de nouvelles usines de désalinisation mais celles-ci posent question. Grandes consommatrices d’énergies fossiles, sont-elles compatibles avec le développement durable ?
Chaque année, la demande mondiale en eau douce augmente de 1%. Face à cette hausse constante, on se tourne désormais vers les océans… pour changer l’eau salée en eau douce !
Deux techniques principales de désalinisation existent : le procédé thermique qui rend l’eau salé potable par distillation, et l’osmose (aujourd’hui majoritaire) qui permet de récupérer l’eau douce contenue dans les océans en la filtrant avec une membrane. Deux solutions très énergivores quand en parallèle, 99% de l’électricité utilisée à travers le monde dans les plus de vingt mille stations existantes est d’origine fossile (chiffres de 2017).
Selon le rapport de l’IFRI, c’est au moins 120 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an qui sont ainsi émises. Si rien n’est fait pour rendre le procédé plus durable, on devrait atteindre les 280 millions de tonnes en 2050.
De plus, les usines de dessalement déversent chaque jour plus de 140 millions de mètres cubes de saumure, un concentré d’eau de mer plus chaude, plus salée et contenant nombre de produits chimiques. Plus salée et donc moins oxygénée, l’eau des océans capte moins de CO2. Un problème pour l’instant insoluble mais qui pose question.