Avec une profondeur maximale de 270 mètres, la caverne sous-marine de la baie de Chetumal (côte est de la péninsule du Yucatan) devient le deuxième trou bleu le plus profond connu à ce jour. Exploré pour la première fois en 2021, le site baptisé Taam Ja’ renferme une biodiversité étonnante et attise la curiosité de la communauté scientifique.
Vu du ciel, ils ressemblent à d’immenses bouches bleues, parfaitement circulaires. Comme les gouffres terrestres, les trous bleus sont des formations géologiques résultant de l’érosion des roches des plateaux calcaires au cours des dernières périodes glaciaires. Aujourd’hui immergés à quelques mètres sous la surface, ils abritent des écosystèmes foisonnants et variables en fonction de leur localisation, de leur profondeur et de leur exposition à la lumière. Le plus connu d’entre eux est certainement le grand trou bleu du Bélize, découvert en 1971 par Jacques-Yves Cousteau alors que le plus profond est situé en Chine (le Sansha Yongle Dragon hole profond de 300 m).
Le site de Taam Ja’, “eaux profondes” en langue maya, plonge lui jusqu’à 274 mètres de profondeurs et s’étend sur plus de 13 600 mètres carrés. C’est le premier trou bleu découvert dans un estuaire. Conique, il offre un environnement aux parois abruptes, très peu oxygéné et rapidement privé de lumière. Pourtant de nombreux organismes ont su s’adapter à ces conditions et tapissent les reliefs de la caverne.
Témoins directs du développement de la vie en milieu hostile, les trous bleus sont de véritables bibliothèques sous-marines. Grâce à leur architecture singulière, ils offrent des conditions de conservation optimales et regorgent souvent de fossiles. Ils permettent notamment aux scientifiques d’étudier la faune présente depuis des millénaires et d’obtenir des informations climatiques et environnementales.
